Je viens donner des nouvelles, pour l'archivage
Donc mon compagnon a été à la conférence samedi soir (merci encore pour l'info Sophie!) et voici la réponse du docteur Beyer:
La 62 surnuméraire est en lien avec l'impossibilité de parler sa langue maternelle pour quelqu'un dans la généalogie. Pour expliquer, il a donné l'exemple d'un patois alsacien, donc pour des gens chez qui la langue officielle a changé et leur propre langue n'a pas été autorisée par ex à l'école.
Et ça, ça me parle!! Déjà je suis originaire de la communauté germanophone belge, l'Alsace belge en gros
Ma langue maternelle est un dialecte local encore beaucoup parlé (il n'y a pas eu en Belgique de répressions sur les dialectes) mais pas enseigné, j'ai appris l'allemand en école maternelle et le français en école primaire (=CP). Je parle toujours mon dialecte natal avec mes parents, et les "autochtones", mais comme je vis à Bruxelles, j'ai choisi de ne pas transmettre cette langue à mes fils, mais de leur parler plutôt en allemand. J'ai fait ce choix pour plein de raisons, dont celui de l'utilisation qu'ils pourront faire de cette langue, et que ben mon patois, ils ne vont pas trouver grand monde avec qui le parler, pas de livre à lire, rien pour rendre cette langue "vivante" pour eux en-dehors de moi et leur grand-parents.. Mais malgré mes "bonnes" raisons je suis toujours un peu triste de ne pas pouvoir transmettre ma langue maternelle.. Se rajoute là-dessus que comme je vis dans un milieu francophone essentiellement, j'ai du mal à assurer avec l'allemand sur le long terme, mon ainé de 7 ans le comprend pas trop mal mais ne le parle pas (à son grand regret, il s'est identifié lui-même dans l'explication du docteur Beyer!) J'avais beaucoup compté sur ma seconde grossesse et l'enfant à venir (donc le petit porteur de la surnuméraire) pour pouvoir à nouveau plus parler allemand avec mes enfants.. Je suis clairement triste de ne pas pouvoir transmettre ma langue maternelle, et pour l'instant je vis comme un échec de ne pas réussir à transmettre ma deuxième langue non plus, et de me rabattre de plus en plus sur le français, langue dans laquelle je ne me sens pas "chez moi"..
Cette problématique se retrouve aussi dans ma généalogie, mes parents parlent ce patois avec moi (je suis l'ainée) et mon frère, mais allemand avec ma soeur, qui est née lorsque nous vivions en région francophone (pour en gros les mêmes raisons qui m'ont fait choisir l'allemand comme langue avec mes enfants). Ma grand-mère maternelle était originaire d'une autre partie de la communauté germanophone, où le dialecte parlé est très différent (je ne le comprends quasi pas), et en épousant mon grand-père et le rejoignant dans son village elle a également abandonné son dialecte maternel pour parler avec ses enfants le dialecte local.
Donc déjà rien que de mon côté, ben cette dent surnuméraire me touche très fort!
Le docteur Beyer a proposé comme action a poser si nous retrouvions la personne et le dialecte en question de faire écouter celui-ci à notre fils par ex sous forme de chansons... Mais mon dialecte à moi, il l'entend souvent, vu que je le parle avec mes parents en sa présence, et que nous les voyons souvent. Mais peut-être ai-je mal compris et qu'il faudrait que je m'adresse directement à lui en patois? Par contre s'il s'agit du dialecte de ma grand-mère, va falloir que je cherche pour trouver quelque chose dans cette langue, déjà que dans mon propre patois je ne connais pas de chansons...
En tout cas ce sujet me retourne très fort...
Encore un tout grand merci!! Mon compagnon tient aussi à dire que toute la conférence a été vraiment très intéressante... Il sera sans doute là à la prochaine